RSE 2.0 – de l’entreprise réparatrice à l’entreprise contributive
Date / Heure :
Date(s) - 3 avril 2020
0 h 00 min
Intervention de Geneviève Ferone Creuzet
Les nouvelles frontières de la RSE à l’aune de la transition écologique et solidaire : de l’entreprise réparatrice à l’entreprise contributive
Dans une planète sous pression, qui devra subvenir aux besoins de 9 milliards de personnes d’ici 2050, quelle part prendront les entreprises de demain à la marche du monde ? Quels seront les nouveaux leviers de création et de partage de la connaissance, du travail et du capital dans un monde aux ressources sous tension ?
Le concept de RSE, au sens institutionnel, n’est plus en phase avec ces transformations rapides et les enjeux complexes du développement durable qui nous conduisent à un changement complet de paradigme dans nos modes de production et de consommation. La RSE, devenue un exercice fastidieux de reporting, déconnectée des réalités opérationnelles et des orientations stratégiques des entreprises est en train de se réinventer. Désormais, il s’agit moins de préserver sa réputation et de se prémunir de risques que de s’engager dans un mouvement de repositionnement et de contribution profond et irréversible au cœur duquel se trouve la quête de sens et d’utilité sociale. Ce mouvement est déjà perceptible dans les entreprises à taille humaine, les entreprises familiales où l’actionnaire peut-être plus facilement identifié et mobilisé.
Certaines de ces entreprises, par exemple aux Etats-Unis, ont choisi de s’enregistrer sous des statuts hybrides, Benefit Corporation, conjuguant rentabilité et contribution au bien commun à travers une mission librement choisie. En France, l’adoption récente de la loi Pacte ouvre une brèche dans la définition du rôle et de la responsabilité de l’entreprise au XXI siècle, en consacrant la notion de raison d’être et en instaurant le statut de société à mission. Les actionnaires stipulent ainsi dans leurs statuts une mission sociale, environnementale, qu’ils assignent à leur société en plus de l’objectif de profit.
La responsabilité de l’entreprise ne peut donc plus être appréhendée de façon défensive voire coercitive. L’urgence de la transition écologique et solidaire ouvre un formidable espace de liberté et création collective pour les entreprises avec leurs parties prenantes.
BIOGRAPHIE
Geneviève Ferone Creuzet
Docteur en Droit, diplômée de Sup de Co, Geneviève Ferone Creuzet a travaillé au sein de différentes organisations internationales sur les questions d’énergie et d’environnement. Elle a fondé Arese, première agence de notation sociale et environnementale française (devenue Vigeo) et a été successivement Directrice de Développement Durable d’Eiffage et de Veolia Environnement. Elle est aujourd’hui Présidente de Casabee, bureau d’études dans l’innovation territoriale co-fondatrice de Prophil, conseil en stratégie dans le domaine de la responsabilité sociale. Elle enseigne l’économie circulaire à CentraleSupelec.
Vice-Présidente de la Fondation Nicolas Hulot, de « The Shift Project » think-tank sur la transition énergétique; auteur de l’ouvrage « 2030 le krach écologique » Grasset 2008 et « Bienvenue en transhumanie » Grasset 2011, « Le crépuscule fossile » Stock 2015.
Pour en savoir plus : https://www.eco-entrepreneurs.org/agenda/rse-20-de-l-entreprise-reparatrice-l-entreprise-contributive